| Jacques Brel (1929-1978) | |
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Auteur | Message |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Jacques Brel (1929-1978) Ven 18 Fév à 12:42 | |
| Quelques textes du grand Jacques, chanteur, mais poète avant tout, poète engagé contre la connerie, tendre et violent parfois.
Dernière édition par le Lun 7 Nov à 21:14, édité 1 fois | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Les F. Ven 18 Fév à 12:44 | |
| "Les Flamingands, chanson comique !
Messieurs les Flamingants J'ai deux mots à vous rire Il y a trop longtemps Que vous me faites frire À vous souffler dans le cul Pour devenir autobus Vous voilà acrobates Mais vraiment rien de plus
Nazis durant les guerres Et catholiques entre elles Vous oscillez sans cesse Du fusil au missel Vos regards sont lointains Votre humour est exsangue Bien qu'y aient des rues à Gand Qui pissent dans les deux langues Tu vois quand j'pense à vous J'aime que rien ne se perde Messieurs les Flamingants Je vous emmerde
Vous salissez la Flandre Mais la Flandre vous juge. Voyez la mer du nord Elle s'est enfuie de Bruges. Cessez de me gonfler Mes vieilles roubignoles Avec votre art flamand-italo-espagnol. Vous êtes tellement tellement Beaucoup trop lourds Que quand les soirs d'orage Des chinois cultivés Me demandent d'où je suis, Je réponds fatigué Et les larmes aux dents : "Ik ben van Luxembourg". Et si aux jeunes femmes, On ose un chant flamand, Elle s'envolent en rêvant Aux oiseaux roses et blancs
Et je vous interdis D'espérer que jamais à Londres Sous la pluie on puisse Vous croire anglais Et je vous interdis À New-York ou Milan D'éructer Messeigneurs Autrement qu'en flamand Vous n'aurez pas l'air cons Vraiment pas cons du tout Et moi je m'interdis De dire que je m'en fous Et je vous interdis D'obliger nos enfants Qui ne vous ont rien fait À aboyer flamand Et si mes frères se taisent Et bien tant pis pour elles. Je chante persiste et signe : Je m'appelle Jacques Brel"
Cette chanson est très violente, lisez bien les paroles! | |
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Nuage de lait Permanent
Nombre de messages : 54 Localisation : Sous un châtaignier... Date d'inscription : 11/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Dim 6 Mar à 20:54 | |
| J'ai été surprise de trouver Brel sur le forum "poésie" (sur ce forum littéraire en fait ) Mais pourquoi pas Je ne connaissais pas du tout Les flamingands Chanson comique, vraiment? Elle est particulièrement violente en tout cas, je me demande dans quelles circonstances Brel l'a composée | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Mar 29 Mar à 18:10 | |
| J'ignore les circonstances exactes de la composition de ce texte très violent. Mais je serais ravi de les apprendre... | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Mar 29 Mar à 18:15 | |
| Bien sûr il y a les guerres d’Irlande Et des peuplades sans musique Bien sûr tout ce manque de tendre Et il n’y a plus d’Amérique Bien sûr l’argent n’a pas d’odeur Mais pas d’odeur vous monte au nez Bien sûr on marche sur des fleurs Mais voir un ami pleurer
Bien sûr il y a nos défaites Et puis la mort qui est tout au bout Le corps incline déjà la tête Etonné d’être déjà debout Bien sûr les femmes infidèles Et les oiseaux assassinés Bien sûr nos cœurs perdent leurs ailes Mais voir un ami pleurer
Bien sûr ces villes épuisées Par ces enfants de cinquante ans Notre impuissance à les aider Et nos amours qui ont mal aux dents Bien sûr le temps qui va trop vite Ces métros remplis de noyés La vérité qui nous évite Mais voir un ami pleurer
Bien sûr nos miroirs sont intègres Ni le courage d’être juif Ni l’élégance d’être nègre On se croit mèche On n’est que suif Et tous ces hommes qui sont nos frères Tellement qu’on n’est plus étonné Que par amour ils nous lacèrent Mais voir un ami pleurer" | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Mar 29 Mar à 18:16 | |
| "Mon ami qui croit Que tout doit changer Te crois-tu le droit De t’en aller tuer Les bourgeois. Si tu crois encore qu’il nous faut descendre Dans le creux des rues pour monter au pouvoir Si tu crois encore au rêve du grand soir Et que nos ennemis il faut aller les pendre
Dis-le-toi désormais Même s’il est sincère Aucun rêve jamais Ne mérite une guerre."
Jacques Brel, Œuvre intégrale, Robert Laffont, p. 117 | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Mar 29 Mar à 18:17 | |
| "Les gens
Belle Jeannette a fauté, je n’en dis pas davantage Car cela peut arriver à toutes les filles de son âge Mais lorsque sa mère apprit qu’elle allait être grand-mère Retentirent tous les cris d’une majuscule colère Vous parlez, ma bonne dame, de vice, d’immoralité Mais faites-vous donc un drame des amants que vous avez
Les gens qui ont bonne conscience dans les rues, le soir Les gens qui ont bonne conscience ont souvent mauvaise mémoire
Et ceux qui se disent beaux parce qu’ils sont idiots Et ceux qui se disent malins parce qu’ils ne sont que laids Et ceux qui se disent heureux parce qu’ils sont des bigots Et ceux qui se disent bons parce qu’ils sont des niais Ceux qui ont la tête haute parce qu’ils ont tout appris Et qui ont l’âme sereine parce qu’ils n’ont rien compris."
Jacques Brel, Œuvre Intégrale, Robert Laffont, p. 91 | |
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Alfred Rang: Administrateur
Nombre de messages : 306 Date d'inscription : 04/02/2005
| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) Mar 29 Mar à 18:18 | |
| Les Marquises
« Ils parlent de la mort Comme tu parles d'un fruit Ils regardent la mer Comme tu regardes un puits Les femmes sont lascives Au soleil redouté Et s'il n'y a pas d'hiver Cela n'est pas l'été La pluie est traversière Elle bat de grain en grain Quelques vieux chevaux blancs Qui fredonnent Gauguin Et par manque de brise Le temps s'immobilise Aux Marquises
Du soir montent des feux Et des pointes de silence Qui vont s'élargissant Et la lune s'avance Et la mer se déchire Infiniment brisée Par des rochers qui prirent Des prénoms affolés Et puis plus loin des chiens Des chants de repentance Des quelques pas de deux Et quelques pas de danse Et la nuit est soumise Et l'alizé se brise Aux Marquises
Le rire est dans le coeur Le mot dans le regard Le coeur est voyageur L'avenir est au hasard Et passent des cocotiers Qui écrivent des chants d'amour Que les sœurs d'alentour Ignorent d'ignorer Les pirogues s'en vont Les pirogues s'en viennent Et mes souvenirs deviennent Ce que les vieux en font Veux-tu que je te dise Gémir n'est pas de mise Aux Marquises. »
Celle-là est peut-être ma préférée... | |
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| Sujet: Re: Jacques Brel (1929-1978) | |
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